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dimanche 10 décembre 2017

La France moisie aux obsèques de Johnny

 
 


Le 10/12/2017


La France de Johnny, celle qui suscite soudainement l’admiration des journalistes et de la classe politique, est celle qu’ils abhorrent habituellement.
 
Marine Le Pen n’a pas eu l’autorisation d’assister aux obsèques de l’icône du rock and roll. Surprenant !
Elle y avait toute sa place. Et son père sans aucun doute plus encore.
Formidable ! Inoubliable ! Exceptionnel ! Historique !
Une journée à la démesure du chanteur.
Du jamais vu que l’on ne reverra jamais.
Il y a eu Victor Hugo.
Il y aura désormais Johnny Hallyday.
Les médias ont rivalisé en superlatifs pour rendre compte de la mobilisation populaire lors des obsèques de l’idole des jeunes.
Un million de personnes.
Des Champs-Élysées à la rue Royale.
Les caméras filment. Les images défilent. Et le constat s’impose. Brutal. Incroyable. Invraisemblable. Effrayant.
La France de Johnny, celle qui suscite soudainement l’admiration des journalistes et de la classe politique, est celle qu’ils abhorrent habituellement.
Ce 9 décembre 2017, Paris a rendez-vous avec la France des années 1960 et 1970.
La France d’avant.
La France moisie. La France du passé.
La France repliée sur elle-même. Frileuse. Égoïste. La France des beaufs et des Dupont Lajoie.
Celle de la Renault 12 et de la R 8 Gordini.
Celle du paquet de Gauloises bleu et du vin qui rend heureux.
La France qui s’est figée. La France qui doit disparaître.
Le spectacle est saisissant. Pas de voiles. Pas de racailles. Pas de diversité. Pas de bandes qui cassent et qui pillent.
Il n’y a que la France de l’entre-soi.
Celle du vivre ensemble est restée à la porte.
Quoi, ma gueule, qu’est-ce qu’elle a, ma gueule ?
Les micros se tendent. Et les témoignages se succèdent. René. Marc. Laurence. Jean-Paul. Lucienne. Éric. Chacun raconte son anecdote. Souvent tendre. Parfois naïve. Toujours rafraîchissante.
Mais le constat reste le même. Aux abonnés absents les prénoms venus d’ailleurs… La richesse du 9-3 n’est pas là.
La jeunesse issue des quartiers, qui doit revivifier un pays à bout de souffle, ne vibre pas aux charmes de « Gabrielle ».
Renaud Camus et son Grand Remplacement ont l’air malins. Rien n’est peut-être perdu.
La France d’en haut, rassemblée à l’église de la Madeleine, va probablement rattraper cette erreur de l’Histoire qui avance et de la roue qui tourne.
Eh bien, non ! C’est la même France.
Toujours aussi homogène. Acteurs. Chanteurs. Amis. Hommes politiques. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre.
On se croirait à une émission de Maritie et Gilbert Carpentier.
Comme si quarante années d’immigration n’avaient servi à rien.

On comprend pourquoi Marine Le Pen a été déclarée persona non grata par la famille du défunt. Debout parmi les Français massés sur les trottoirs ou assise dans l’église au milieu des stars, elle aurait suscité une impression étrange.

Et même franchement désagréable.
Celle qu’un Le Pen avait été élu.
Et que le grand ménage avait été réalisé.

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