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mardi 23 août 2016

Aubervilliers, Aurillac : deux manifestations, deux France

 
 
 
Le 23/08/2016

D’un côté, l’expression pacifique d’une communauté blessée dans sa chair ; de l’autre, le spectacle illégal du cassage le plus primitif.
 
Près de 2.000 personnes d’origine chinoise ont paisiblement manifesté ce dimanche dans les rues d’Aubervilliers pour mettre en lumière la violence chronique dont ils sont victimes en Île-de-France. Décédé des suites de ses blessures, Chaolin Zhang, un couturier de 49 ans, avait été agressé le 7 août dernier par trois hommes qui voulaient voler le sac de son ami.
Munis de pancartes « Sécurité, liberté, égalité, fraternité », les membres de la communauté chinoise ont défilé en silence, arborant chacun un T-shirt et un drapeau tricolores.

Quelques heures plus tôt, du côté du Cantal, une manifestation d’une tout autre nature dégénérait en guérilla urbaine.
 En effet, le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac a été la scène d’échauffourées orchestrées par l’ultragauche.
Vendredi, peu après 18 heures, 300 festivaliers, infiltrés par une centaine de casseurs encagoulés, ont violemment protesté contre les mesures de sécurité imposées, en particulier les fouilles à l’entrée du centre-ville.
 Des tracts avaient été distribués pour dénoncer le « déploiement privé, militaire et policier », comparé à une « mise en cage ».
Les protestataires ont installé des barricades, caillassé des voitures, allumé des feux et dégradé des vitrines de commerce.
Le face-à-face avec les forces de l’ordre a duré plus d’une heure et a été ponctué de plusieurs phases violentes.
Des individus ont descellé des pavés de la place des Carmes pour les projeter sur les forces de l’ordre alors que des jets de gaz lacrymogène étaient utilisés pour disperser la foule.

Deux manifestations de la revendication publique aux antipodes l’une de l’autre.

D’un côté, l’expression pacifique d’une communauté pourtant blessée dans sa chair ; de l’autre, le spectacle illégal du cassage le plus primitif.

D’un côté, la colère digne et retenue de travailleurs chinois ; de l’autre, le tambourinement incessant de l’intermittence du spectacle qui répugne à toute activité ne s’inscrivant pas dans le strict champ du festivisme.

D’un côté, l’exigence de sécurité nationale d’habitants de banlieue parisienne ; de l’autre, la protestation libertaire de la petite bourgeoisie pseudo-étudiante et internationaliste.

D’un côté, des drapeaux français brandis avec toute l’émouvante maladresse d’une communauté qui cherche à prendre en main son destin citoyen ; de l’autre, la bannière anarchiste de l’anti-France pourtant confite d’assistanat public.

D’un côté, des victimes qui résistent aux casseurs de gueule ; de l’autre, des casseurs de gueule qui se font passer pour des victimes.

D’un côté, des souffre-douleur dont les poches sont quotidiennement fouillées par des racketteurs ; de l’autre, enfin, des festivaliers qui refusent qu’on fouille les leurs de peur de se faire délester de leur cannabis au beau milieu des tréteaux du théâtre de rut.

Pourtant, il n’est pas certain que les premiers soient entendus avec la même bienveillance que les seconds.
Tandis que les policiers sont appelés au secours à Aubervilliers, ils sont traités de fascistes à Aurillac – mais n’y ont procédé qu’à trois interpellations, dont deux casseurs déjà relâchés dans la nature.

À géométrie variable, l’urgence est dans tous ses états.

Que la fête continue !

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