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vendredi 29 avril 2016

Surprise : l’Assemblée vote la levée des sanctions contre la Russie !

                 

                                                       
Wikimedia
 
 Le29/04/2016
 
Victoire en demi-teinte, mais d’une valeur hautement symbolique, que celle obtenue par les députés français ce 28 avril.
            
Victoire en demi-teinte, mais d’une valeur hautement symbolique, que celle obtenue par les députés français ce 28 avril, qui adoptèrent la résolution n° 3585 invitant le gouvernement à ne pas renouveler les mesures restrictives et les sanctions économiques imposées par l’Union européenne à la Fédération de Russie.
Avec l’appui du Front de gauche, d’un élu des Radicaux de gauche, des deux parlementaires FN et de l’UDI, le groupe Les Républicains, entraîné par Thierry Mariani, a, contre la volonté du gouvernement a-national socialiste, donné un signal fort à Moscou.
Bien que dénuée de toute portée normative, une résolution n’en revêt pas moins – et c’est ce qui importait, en l’occurrence – une dimension hautement politique, ce, d’autant plus qu’elle est entièrement endossée par l’Assemblée nationale, le président d’icelle devant y apposer sa seule signature.
Sortes de vœu en la forme solennelle, les résolutions adoptées en application des articles 34-1 de la Constitution et 136 du Règlement de l’Assemblée nationale font, néanmoins, l’objet d’une procédure particulière aux allures de cérémonial chinois : dépôt sur le Bureau de l’Assemblée, enregistrées à la présidence, transmises au Premier ministre, annoncées au Journal officiel, inscrites à l’ordre du jour, insusceptibles d’amendements, publiées au Journal officiel une fois adoptées et, last but not least, revêtues de la signature du président de la chambre lui-même.
Considérant que les sanctions prises par l’Union européenne à l’encontre de la Russie nuisent aux intérêts économiques français et russes, de la même façon qu’elles ont montré leur inutilité pour régler la crise ukrainienne, les parlementaires ont fait un pied de nez au Quai d’Orsay, tout en plaçant l’Élysée dans la plus inconfortable des positions, attendu que la diplomatie, comme la défense, eu égard à leur nature fondamentalement régalienne, relèvent traditionnellement du « domaine réservé » du président de la République.
Adoptée par 55 voix contre 44, le moins que l’on puisse dire est qu’il a manqué le gros des troupes socialistes pour contrecarrer une initiative qui s’inscrit dans la « diplomatie-bis » que mènent inlassablement une poignée d’indisciplinés au sein de l’Hémicycle, depuis quelques mois.
 Que l’on se souvienne, par exemple, de ces députés PS et LR qui, depuis février 2015, et encore il y a une quinzaine de jours, se rendirent, proprio motu, en Syrie, au Liban ou même en Crimée.
Et contre l’avis du Quai d’Orsay.
Si l’activité internationale du Parlement n’est pas chose nouvelle, il n’en est pas de même de l’action diplomatique qui se traduit, manifestement, comme une ingérence dans le « domaine réservé » précité du chef de l’État.
Il y a deux manières d’interpréter cet activisme en matière de relations internationales.
Soit les parlementaires agissent secrètement, pour le bien de l’État et sur son ordre, en effectuant des missions d’influence à l’étranger (comme la France le fit avec l’Afrique du Sud, durant les années d’apartheid), soit ceux-ci s’affranchissent délibérément de tout protocole étatique.

Une telle posture s’analyse comme un défi à l’autorité de l’État, au risque de préjudicier gravement à ses intérêts.

 Mais, dans le même temps, elle démontre, en creux, la vacuité ou le dilettantisme diplomatiques de ses dirigeants.


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