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jeudi 28 avril 2016

La vie d’un réfugié en Italie : «Manger, dormir, surfer sur Facebook, regarder un film»

 
Le 28/04/2016
 
coop-profughi


Le Corriere della Sera proposait hier un reportage de Federico Fubini da Briatico (Vibo Valentia) qui montrait de manière exemplaire comment l'Italie, face à l'urgence migratoire, est en train de reproduire les pires tares de l'assistanat des années 70 et 80 du siècle passé.
 
 Aide et protection offertes sans contrepartie, voilà la seule réponse que la machine administrative est capable de fournir dans l'urgence.
Notre système, dénonce Fubini en énumérant certains faits significatifs, distribue rentes et protection sans demander aux bénéficiaires quelque effort, ni pour apprendre un métier, ni pour apprendre les lois ou la langue du pays qui les accueille; on ne leur demande même pas de donner un coup de main pour nettoyer les rues.

A L'OMBRE DES PINS
 
A Briatico (Calabre), l'envoyé du Corriere della Sera a recueilli le témoignage de Fofana Samba, 19 ans, citoyen malien : "Depuis qu'il a débarqué de Libye à Vibo Valentia sans papiers il y a deux ans, il vit en Italie totalement pris en charge. Il se lève tous les jours à neuf heures et passe sa journée simplement : Manger, dormir, Facebook, un film; parfois une partie de foot.
 Fait-il le ménage dans sa chambre ?
 Non, c'est madame Antonella, la femme de ménage qui s'en occupe.
Se prépare-t-il à manger ?
 Non. Il se met à table quand le dîner est prêt.
Moi, je ne cuisine pas a-t-il déclaré.
D'après le Corriere, beaucoup de ces jeunes hommes subsahariens vivent ainsi, plongés dans leurs smartphones à l'ombre des pins, dans le jardin de l'hôtel en bord de mer où ils sont logés.

 
RECOURS SUR RECOURS

A la différence des réfugiés syriens et irakiens dont on parle tant ces derniers mois, les personnes rencontrées par Federico Fubini en Calabre n'arrivent généralement pas de pays en guerre et ne sont pas victimes de persécutions, mais ils ont tous demandé l'asile politique pour gagner du temps et, en attendant, pouvoir rester en Italie.
Ils s'amusent à faire recours sur recours, exploitant ainsi la lenteur de la justice italienne.
Le même Fofana a déclaré au Corriere della Sera : "Je veux être un réfugié".
C'est pourquoi il a présenté une série de demandes d'asile par l'intermédiaire d'un avocat, le payant avec l'argent qui lui vient de l'accueil italien (100 euros par demande, précise Fubini).
 Pour la petite histoire, toutes ses demandes ont été refusées jusqu'à son dernier recours qui est en suspens depuis des mois.
Et, pendant tout ce temps, Fofana n'a jamais fait l'effort d'apprendre un seul mot d'italien.
 
ENGAGEMENT INUTILE.

Voici un autre exemple qui laisse bouche bée : celui de l'association Monteleone, une des centaines d'associations qui gèrent l'accueil des réfugiés pour le compte des préfectures.
Cette organisation a remporté un concours pour la gestion des migrants, ce qui lui rapporte 1'100 euros par mois et par migrant.
Alors, comment utilise-t-elle tout cet argent ?
Le journaliste du Corriere nous l'explique : "L'association a investi 85'000 euros pour un centre informatique dans l'hôtel qui accueille les migrants, a organisé des cours d'italien, des cours pour apprendre des métiers comme électricien,  forgeron, pizzaiolo, plâtrier, conducteur de machines agricoles, des cours de sauvetage en mer et de premiers secours, des cours de théâtre.  Et bien, quasiment personne ne s'est présenté. Les 219 requérants d'asile sont tous restés dans leurs chambres à sommeiller et à regarder la télévision. Pour les convaincre de se bouger, on a dû leur offrir 50 euros afin qu'ils fréquentent les cours".
 
EN ALLEMAGNE

D'après Fubini, un système d'assistance comme en Italie n'existe nulle part ailleurs, pas même dans les pays les plus ouverts aux étrangers.
 En Allemagne, par exemple, le gouvernement a annoncé la création d'une nouvelle loi pour faciliter l'accession des réfugiés au monde du travail, dans le but d'empêcher qu'ils ne deviennent fous, passifs et dépressifs avec le risque qu'ils se transforment en mendiants ou en criminels. 
Les Allemands ont une approche totalement opposée à la nôtre : Berlin leur offre le gîte, le couvert et une indemnité mais, en échange, les étrangers doivent fréquenter les cours de langue, de culture et étudier les lois allemandes; leur assiduité est contrôlée régulièrement et ceux qui ne s'y soumettent pas voient leurs prestations diminuer progressivement.
 
L'Italie est à des années-lumière d'un tel projet.
Furbini conclut : "En novembre dernier, le préfet Mario Morcone, chef de département pour l'immigration au ministère de l'Intérieur a écrit aux syndics les invitant à demander aux requérants d'asile d'effectuer de petits travaux pour les communes. Mais pratiquement rien n'a bougé"
 
Foto Ansa
Infografica Corriere della Sera
 
Source TEMPI / Traduction Danielle Borer
 
Carte des débarquements de migrants :
 
mappa
 
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