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samedi 27 février 2016

Salon de l'agriculture : hué, Hollande accueilli au son de "démission"



Publié le - Modifié le   Le Point.fr


 

Dès le début de sa visite, le président s'est engagé à "tout faire" pour aider les agriculteurs. Mais cela n'a pas suffi à les calmer.

C'est par des sifflets que François Hollande a été accueilli ce samedi au Salon de l'agriculture.
 Des agriculteurs, revêtus pour certains de tee-shirts noirs marqués « Je suis éleveur je meurs », ont également scandé « Démission ».
 « C'est l'état d'urgence pour l'élevage ! » lance l'un d'eux.
« Bon à rien », « on n'est pas des migrants », « connard », « fumier » et autres insultes ont fusé tandis que le président progressait au milieu d'une haie hostile d'éleveurs.
 « Il s'en fout complètement de nous », clame un autre. « Ça fait un an qu'on mène des actions en France, personne ne nous écoute », renchérit un troisième.


Hollande hué et insulté au Salon de l'Agriculture
#SIA2016 ▷▷▷ François Hollande hué et insulté par des éleveurs peu après son arrivée au Salon de l'Agriculture► Des éleveurs, revêtus pour certains de t-shirts noirs, ont hué le président en scandant "Démission"► "Si je suis là aujourd'hui c'est pour montrer qu il y a une solidarité nationale", et "on va tout faire" pour aider l'agriculture", a déclaré le président
Posté par iTELE sur samedi 27 février 2016

Le président, accompagné du ministre du l'Agriculture Stéphane Le Foll, n'a pas interrompu pour autant sa visite.
 « La colère, je l'entends, je la comprends », a expliqué le président à un agriculteur.
 Le président s'est engagé à « tout faire » pour aider les agriculteurs en difficulté.
« Si je suis là aujourd'hui, c'est pour montrer qu'il y a une solidarité nationale », et « on va tout faire » pour aider l'agriculture, car « en défendant l'agriculture je défends toute la nation », a déclaré le président, accueilli à son arrivée à 6 h 46 par le président de la FNSEA Xavier Beulin, entouré de membres du syndicat drapeaux à la main.
« Les cris de détresse, je les entends (...)
 La colère, je préfère qu'elle s'exprime à l'occasion de ce Salon qu'à l'extérieur », et « c'est une demande très forte qui est exprimée », a déclaré le président, durant la suite de sa visite au Salon.
 
Il a rappelé les mesures gouvernementales pour aider les éleveurs en difficulté et redemandé aux groupes de distribution, dont les négociations tarifaires annuelles avec leurs fournisseurs s'achèvent dans deux jours, de « faire un effort de solidarité ».
Avec l'effondrement généralisé des cours agricoles qui frappe en particulier les éleveurs, plus de 40 000 exploitations sont en situation d'extrême urgence, selon Stéphane Le Foll.
Plus de 60 000 (sur 490 000) ont réclamé de l'aide alors qu'un éleveur de porcs, en Bretagne, perd jusqu'à 6 000 euros par semaine.

 
« Le cœur n'y est pas »

Stéphane Le Foll, accablé par des sondages défavorables (73 % des Français jugent qu'il a un bilan négatif, selon OpinionWay pour Le Figaro, et 53 % disent qu'il est « plutôt un mauvais ministre » selon Odoxa pour Le Parisien et France Info), et le Premier ministre Manuel Valls n'ont rien ménagé ces derniers jours pour calmer les esprits à l'approche de ce rendez-vous annuel.
Même le commissaire européen, l'Irlandais Phil Hogan, est venu jeudi à la rescousse, pour assurer les agriculteurs français de sa détermination à trouver des solutions.
Malgré le désespoir ambiant, les professionnels n'ont pas boycotté ce salon, foire-exposition de l'excellence des terroirs français et d'un modèle qui s'interroge sur son avenir.
 « On y va même si le cœur n'y est pas. C'est souvent la seule semaine de vacances des agriculteurs, mais ils sont à fleur de peau », confie Florent Dornier, secrétaire général de Jeunes Agriculteurs (JA).
 « C'est peut-être un des salons les plus compliqués depuis 20 ou 30 ans. »
 « Les politiques, il va falloir qu'ils fassent très attention à ce qu'ils nous disent. Il y a un risque de douche froide », a-t-il prévenu.
 
Fini, la petite tape sur le cul des vaches...

Par ailleurs, le contexte sécuritaire et l'état d'urgence ont réduit les festivités : outre les contrôles renforcés aux entrées, les nocturnes et la soirée des professionnels, le jeudi, ont été annulés.
Pourtant, à l'approche du compte à rebours électoral de 2017 et en vue des primaires à droite, plus que jamais le rendez-vous du Salon sera aussi celui des politiques - surtout de l'opposition - qui vont fouler en rangs serrés les allées parmi les près de 700 000 visiteurs attendus jusqu'au 6 mars.
Entre taureaux de compétition et bêtes à concours se glisseront ainsi Manuel Valls lundi matin, et dans l'opposition Marine Le Pen (mardi), Nicolas Sarkozy et François Fillon (mercredi), Alain Juppé (jeudi) et Bruno Le Maire, ancien ministre de l'Agriculture qui a prévu un triplé minuté - lundi, mardi, mercredi.
À tous, la FNSEA a adressé un questionnaire en 13 points sur les problématiques agricoles.
 « Ceux qui n'auront pas répondu feront mieux de ne pas s'arrêter à notre stand », prévient Xavier Beulin.

 « Le cul des vaches, le petit verre qui va bien et le sourire sur photo..., aujourd'hui on est sur autre chose », avertit-il carrément.

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