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mercredi 19 février 2014

Le « néo-komintern », par Xavier Moreau.

 Publié par le 19 février 2014
 
Le « néo-komintern », par Xavier Moreau

À la suite de la révolution bolchévique, les communistes soviétiques décident en 1919 de la création d’une troisième internationale ouvrière, qui vise à coordonner les actions des partis communistes dans le monde en général et en Europe en particulier.

 C’est cette structure qui, au moyen d’agents plus brillants les uns que les autres, favorisera le socialisme et le pacifisme en Europe, tout en recrutant les volontaires des brigades internationales pour l’Espagne.
 Ses agents d’influence se répandent en Europe et aux États-Unis et obtiennent l’adhésion de l’intelligentsia européenne au stalinisme (nous recommandons la lecture de « La fin de l’innocence » de Stephen Koch à ce sujet).
Les plus connus de ces personnalités sont Otto Katz et Willy Münzenberg.
C’est ce dernier qui organisa avec brio la manipulation de l’opinion publique française.

C’est aussi lui qui définit les principes de l’ « agit-prop » : suprématie de l’émotion contre la raison, égalité du mensonge et de la vérité en communication, rejet du débat d’idées au profit du terrorisme intellectuel.
 Désormais, celui qui est contre le bolchévisme et Staline serait un fasciste.

La propagande anti-russe d’aujourd’hui fonctionne sur les mêmes principes.
Pas de débat, il suffit de regarder une émission sur la Russie sur les chaines de télévision françaises, « C dans l’air » en est l’exemple le plus frappant.
 Terrorisme intellectuel, ne pas dire du mal de Vladimir Poutine vous ferait passer pour « fasciste ».
Mensonge de masse et indifférenciation entre le mensonge de la vérité, enfin et surtout émotivité, incarné par un Bernard-Henri Lévy pleurnichant sur Canal+, sans personne pour lui apporter la contradiction.
 Pour illustrer ces principes de propagande, il faut absolument regarder la vidéo du séminaire anti-Poutine du 16 février 2014 sur le site « La Règle du jeu », tout y est, à commencer par le mensonge de masse.
Bernard-Henri Lévy n’a d’ailleurs pas vu de « fascistes ou d’antisémites » à Kiev.
 Il est vrai qu’au moment où il s’exprimait sur la tribune, il n’y en avait pas.
 Mais où est donc passé le membre le plus déterminé du trio infernal, Oleg Tiagnibok ?
 La question qui nous vient à l’esprit, est de savoir si le leader fasciste a refusé de poser avec un représentant d’une communauté que son électorat hait, ou si BHL a jugé de mauvais goût de s’afficher avec l’héritier de Stepan Bandera.

BHL a donc eu droit à l’insignifiant Iatseniouk et à l’inénarrable, Klitschko, dont les saillies oratoires en ont fait désormais le « Jean-Claude Van Damme » de la politique ukrainienne [lien à 01 :53].
Notre référence au Komintern n’est pas gratuite.
C’est là que se trouve l’explication du soutien de BHL aux milices fascistes, malgré ses origines.
« Le petit télégraphiste » s’efforce d’accomplir pour l’administration américaine ce qu’Otto Katz a accompli pour l’URSS au moment du pacte germano-soviétique.
 Il soutiendra n’importe quelle alliance avec les idiots utiles des milices néo-nazies ukrainiennes, pourvu que triomphe l’idéologie américaine et que la Russie soit défaite.

 L’écrivain Arthur Koestler avait rompu avec le stalinisme au moment du pacte germano-soviétique, mais il n’y a pas de « Koestler » au sein du « néo-komintern », ni par le talent, ni par le courage.
Il y a en revanche beaucoup de « Katz » et s’attaquer à eux est dangereux lorsqu’on est du « milieu » intellectuel.
Au moment du Kosovo, il n’y eu guère qu’Elisabeth Levy et Régis Debray pour tenter de rétablir la vérité, ou, au moins, de nuancer la propagande anti-serbe.
Pour BHL ou pour Médiapart, qui appelle en renfort un aréopage d’intellectuels ukrainiens américanophiles (nous n’allons pas vérifier les noms de ces illustres inconnus mais nous constatons d’emblée que sur 41 signataires, 19 sont basés aux États-Unis où dans leurs « dominions »), le recul de la Russie vaut bien une alliance avec des milices néo-nazies et un parti fasciste.

Nous ne sommes pas étonnés de les voir soutenir « les héros de Maïdan » (et la fraternité blanche ?) au côté de l’extrême droite française.
 Les ennemis sont désormais la Russie de Vladimir Poutine, la Hongrie de Viktor Orban, la Croatie catholique, tous ces maudits pays d’Europe de l’Est qui n’ont pas subi depuis les années 50 la longue et insidieuse propagande américaine, issue des rapports Kinsey.
 La renaissance des Églises orthodoxe et catholique en Europe, leur réconciliation inéluctable, le rejet consécutif du modèle libertaire américain, c’est ce qui justifie le soutien atlantiste aux fascistes ukrainiens.
 C’est aussi et enfin un avertissement des États-Unis vis-à-vis des nations européennes, sur ce qu’ils sont capables de faire et d’organiser en cas de velléité d’indépendance.

 Le sort de l’Europe ne se joue pas à Maïdan, en revanche une bataille pour la liberté et la souveraineté des peuples européens se déroule bien en Ukraine.
Xavier Moreau

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