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lundi 30 décembre 2013

Chômage : la langue de bois de monsieur Sapin.


chomage

           Le 29 décembre 2013


   
Une fois le rideau baissé, on revient à la réalité que nos dirigeants semblent ignorer tout en s’en prétendant les maîtres.

La lourde insistance des médias avait donné l’impression qu’un rendez-vous habile était préparé par le pouvoir afin de sortir le lapin de « l’inversion de la courbe du chômage » d’un chapeau rempli de contrats aidés.
On se disait que si le Président était nul en économie, il avait gardé la main énarchique pour camoufler ses échecs en petits succès de communication. Même pas !
Il avait réussi à diriger tous les regards sur cette courbe qui, en soi, ne signifie rien.
 Il était parvenu à faire croire qu’une baisse sur quelques mois du nombre des demandeurs d’emploi soutenue par l’injection massive d’argent public pour créer des emplois artificiels serait une grande victoire, celle de la parole tenue.

À 18 heures, le ministre va parler.

 Les titres positifs sont déjà prêts, tant on sent l’opération bien orchestrée. Résultat : 17 000 chômeurs de plus !
Mauvais et maladroits en plus : voilà monsieur Sapin, le bien nommé, qui se lance dans un exercice de langue de bois de haute volée afin de montrer que le Président avait raison et qu’il a gagné son pari. L’intéressé enfoncera le clou (du spectacle) par un communiqué.
La technique est d’autant plus remarquable dans ce cas précis qu’elle prétend démentir une évidence. Elle mêle acrobatiquement la manipulation des chiffres à la jonglerie des mots.
Le chômage a augmenté au mois de novembre, ce qui prolonge la courbe et ne l’inverse pas, diront les esprits simplistes.
Mais si on néglige les aléas mensuels pour prendre en considération les trimestres, alors la victoire présidentielle est éclatante.
Moins de nouveaux chômeurs au troisième trimestre qu’au second, et au second moins qu’au premier, et si l’on fait la moyenne des deux derniers mois, il y a même un léger recul mensuel du nombre de demandeurs d’emploi.
D’une part, on a bien une baisse – une baisse de l’augmentation, s’entend.
 D’autre part, si l’hirondelle ne fait pas le printemps, un seul mois positif sur onze réalise l’inversion de la courbe.

Bravo, l’artiste ! Personne ne le croit mais la performance doit être saluée.
Bien sûr, une fois le rideau baissé, on revient à la réalité que nos dirigeants semblent ignorer tout en s’en prétendant les maîtres.
 Ils paraissent en effet insensibles au fait que l’emploi – le vrai, celui qui est créé par un besoin – nécessite une vraie richesse, à laquelle il contribuera d’ailleurs s’il se situe dans le secteur marchand.
Sans croissance, pas de vrai recul du chômage.
Tant que celle-ci n’aura pas atteint au moins 1,5 %, il n’y aura pas de solde positif des emplois.
 La courbe est une fourbe : elle attire l’attention alors qu’elle n’a aucune signification et fait passer au second plan la destruction catastrophique de nos emplois industriels, dont le Nord souffre particulièrement, ainsi que notre déroute sur le marché mondial, avec un déficit de 60 milliards d’euros sur les douze derniers mois, quand l’Allemagne réalise un excédent 2012 de 169 milliards.
Les pays qui ont fait le choix d’affronter l’économie réelle voient le chômage décroître : 5,2 % en Allemagne, 7,4 % aux États-Unis, 7,3 % au Royaume-Uni contre près de 11 % chez nous.

Les socialistes cachent notre misère sous la façade d’un village Potemkine, celui d’un emploi public surabondant et sous-employé et de l’emploi aidé, c’est-à-dire subventionné par la dépense publique. Les trois milliards ponctionnés pour repeindre cette façade, financer les prétendus emplois d’avenir, sont pris à l’économie réelle qui croule déjà sous le poids des taxes et n’embauche pas en raison du coût du travail, alourdi par les charges, non par le pouvoir d’achat du salaire.

 Le rendez-vous de la courbe présidentielle était celui d’un illusionniste qui a manqué son tour : faire croire à une reprise économique grâce à des emplois financés par l’État.

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