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mercredi 24 juillet 2013

EXCLUSIF. Trappes : "Les policiers se sentent stigmatisés.


Le Point.fr - Publié le - Modifié le

Thierry de Montbrial, l'avocat du policier à l'origine du contrôle d'identité jeudi à Trappes qui a dégénéré, annonce que son client se constitue partie civile contre le couple.

Des policiers à Trappes, en fin de semaine dernière. Des policiers à Trappes, en fin de semaine dernière. © MIGUEL MEDINA / AFP

Propos recueillis par et

 Le Point.fr : Comment réagissez-vous au fait que le mari de la femme intégralement voilée nie la version de votre client, qui affirme avoir été étranglé ?

Thierry de Montbrial :

 La campagne médiatique orchestrée autour de ce couple qui se dit victime d'acharnement et de violence policiers a profondément choqué mon client. C'est une campagne mensongère. Il est écoeuré et a décidé de se constituer partie civile dans le cadre des poursuites judiciaires contre le couple. Par ailleurs, il m'a demandé de réagir médiatiquement en son nom car il ne peut le faire lui-même, étant tenu au secret professionnel.


Quel est le profil de votre client ?

C'est un policier irréprochable qui n'a jamais connu de problème disciplinaire, et encore moins de problème de violence. Il est policier depuis dix ans à Trappes et n'a jamais défrayé la chronique.

Votre client confirme-t-il sa version initiale ?

Les violences à l'encontre de mon client ont été révélées par le procureur de la République, Vincent Lesclous. Au départ il s'agit d'un contrôle d'une femme voilée dans le cadre strict de la loi. Mais celle-ci a refusé, de manière très agressive.

 À ses côtés, son mari était au départ beaucoup plus calme. C'est l'insistance des policiers à vouloir contrôler sa femme qui l'a poussé hors de de lui.

 Il s'est jeté sur mon client qui a reçu un coup de poing sur la pommette droite et a aujourd'hui un oedème de 3 centimètres. Ensuite l'homme s'est agrippé à son cou en l'étranglant. Puis le couple a été placé en garde à vue. La femme voilée a continué à refuser de retirer son voile au commissariat. Elle a finalement accepté de la faire devant une officier de police judiciaire femme. Il faut savoir que ce n'est pas la première fois que cette habitante refuse de se soumettre à ce genre de contrôle. Des contrôles auxquels mon client n'avait pas participé, je tiens à le préciser.

Cette femme prétend que votre client l'a insultée et bousculée.
Mon client, comme beaucoup de policiers qui travaillent depuis longtemps dans ces quartiers, sait à quel point toute parole déplacée peut avoir des conséquences graves. Mon client évoque un contrôle courtois mais ferme. Il nie toute insulte, discrimination ou violence.

Dans quel état d'esprit se trouve aujourd'hui votre client ?

Il est choqué par ce qu'il entend. Il ne voulait pas se constituer partie civile, mais la campagne médiatique mensongère orchestrée par le couple l'a fait changer d'avis. Mon client ainsi qu'un certain nombre de policiers de Trappe considèrent qu'ils travaillent dans un cadre de communautarisme de plus en plus marquant qui génère un climat d'hostilité inquiétant. A contrario, les policiers vivent très mal de voir leur comportement systématiquement stigmatisé alors qu'ils accomplissent un travail très difficile.

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