PROCES - Après un premier report d'audience, puis le flou qui subsistait autour de leur procès, les trois Femen européennes, deux Françaises et une Allemande, écopent finalement de quatre mois de prison ferme.

Les trois militantes Femen européennes - deux Françaises et une Allemande, resteront dans les geôles tunisiennes encore quatre mois. Décision de la justice tunisienne. Le juge les a condamnées pour "atteinte aux bonnes moeurs et à la pudeur". La raison? Avoir mené une action seins nus devant le tribunal de Tunis pour défendre Amina, une jeune tunisienne emprisonnée depuis le 19 mai dernier elle aussi pour des actions féministes.

Après le flou concernant le procès, les trois militantes ont finalement été entendu mercredi matin par le juge tunisien Karim Chebbi. Elles ont revendiqué leur action et expliqué en détail la mise en place de leur manifestation. Toutes vêtues d'un voile blanc (un sefsari), signe des femmes justiciables, elles se sont défendues de tout appel à la débauche, défendant avant tout une position politique. A la question, "comptez-vous récidiver ?" posée par le juge tunisien, la militante allemande a répondu qu'elle se réjouissait de chaque opportunité pour exprimer ses positions politiques. Une attitude qui a vraisemblablement joué en leur défaveur.
L'influence des associations islamistes

14 associations islamistes ont été autorisées à présenter leurs arguments face à la cour.

 Elles ont critiqué avec virulence l'action des trois femmes jugée comme une tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Plusieurs avocats ont défendu devant le juge l'honneur de la Tunisie, pays musulman, où l'action des Femen en Tunisie a choqué et a été largement dénoncée par le parti au pouvoir.

N'ayant pu s'exprimer lors des débats pour défendre leurs clientes, les avocats Mes Patrick Klugman et Yvan Terel ont dénoncé l'absence de droits pour la défense. Ils avaient demandé la libération sans condition de leurs clientes. Ils menacent même de se déplacer à Tunis pour amplifier la mobilisation internationale. Ils comptent également sur la venue de François Hollande en Tunisie début juillet pour accentuer la pression sur la justice tunisienne.